Les acteurs de la plateforme multisectorielle de nutrition se sont réunis le jeudi 13 Avril 2023 à Ouagadougou à la faveur du Conseil National pour la Nutrition (CNaN). « Situation nutritionnelle au Burkina Faso : état des lieux et perspectives », c’est le thème retenu pour cette session dont la cérémonie d’ouverture a été présidée par Dr Edith Estelle Dembélé/ Dabiré, Secrétaire Générale du Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique, représentant le Ministre Robert Lucien Jean Claude Kargougou . 

La situation nutritionnelle et alimentaire au Burkina Faso demeure toujours préoccupante malgré les efforts consentis par les autorités ces dernières années. De nombreuses initiatives ont été prises dans le cadre de la lutte contre la malnutrition dont la mise en place des cadres périodiques de concertations entre les différents acteurs. C’est le cas du Conseil National pour la Nutrition (CNaN) dont l’édition de cette année s’est penchée sur le thème « Situation nutritionnelle au Burkina Faso : état des lieux et perspectives ». Selon la Secrétaire générale du ministère de la Santé et de l’Hygiène publique, Dr Estelle Dabiré/Dembélé, ce thème interpelle à plus d’un titre sur la nécessité de marquer un arrêt dans toute démarche en vue d’évaluer les acquis, dégager les insuffisances et se projeter vers de nouveaux défis. « Cette session se veut une opportunité d’échange des acteurs de la plateforme multisectorielle sur des questions pertinentes pouvant contribuer à améliorer l’état nutritionnel des populations », a-t-elle souligné. Au nombre des acquis, on note le relèvement du niveau de l’ancrage institutionnel de la nutrition, la mise en place de la Plateforme Nationale d’Information pour la Nutrition (PNIN) , l’augmentation des dépenses publiques en faveur de la nutrition qui sont passées de 1.11% du budget de l’Etat  en 2018 à 1.72% en 2021, l’adoption du décret sur le code de commercialisation des Substituts du lait maternel (SLM) etc.

 En dépit de ces acquis, force est de reconnaître qu’en termes d’atteinte des objectifs, le pays a encore du chemin à faire. En effet, la situation sécuritaire ayant entrainé de nombreuses Personnes déplacées internes (PDI) vient exacerbe la situation alimentaire et nutritionnelle. « En effet, selon une analyse dans les zones à fort défi sécuritaire, près de 400 000 enfants de 6 à 59 mois sont menacées de malnutrition aiguë en août 2022 et juillet 2023. Quant aux résultats du cadre harmonisé en lien avec la sécurité alimentaire, il révèle que deux millions de personnes ont besoin d’assistance immédiate entre mars et mai 2023 », a relevé la secrétaire générale du MSHP, Estelle Dabiré.

Le gouvernement est soutenu dans son combat par les Partenaires techniques et financiers (PTF). Selon Sandra Lattouf, représentante de l’UNICEF au Burkina et porte-parole des PTF, on note parmi les perspectives « la mobilisation des ressources ; l’appui à la coordination et l’accompagnement à la mise en œuvre du plan stratégique multisectoriel de nutrition ; l’amélioration de la couverture des interventions spécifiques et sensibles de nutrition en optimisant et renforçant les approches intégrés ; le renforcement de l’approche communautaire pour faciliter l’accès à un paquet de services intégrés dans les zones à fort défi sécuritaire ; la mise à échelle de la réponse nutritionnelle à l’urgence avec le développement des approches simplifiées et la prévention, etc  »

Une vue des participants